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COMME LE NEZ DE CYRANO !

La Gazette de Val-de-Ruz.
Vendredi, 26 janvier 2018

La Jonchère (SUI), le 27 janvier 2018 : Le Petit Reporter hésite entre un franc courroux et un rire sonore à la lecture de « La Gazette de Val-de-Ruz », un recto-verso daté de janvier 2018 et sorti des rotatives du groupe PLR-PDC du Conseil général de ladite Commune. S’il ne conteste pas la nécessité de revisiter notre coefficient fiscal, il reste en revanche sans voix quant aux menaces que les auteurs profèrent, en page deux, sous le titre référendum. On lit l’apocalypse que déclencherait le succès dudit référendum et pire encore, un vote populaire favorable aux référendaires.

Ce paragraphe est exactement celui qu’il n’aurait pas fallu écrire. Il révèle un vide sidéral en termes de politique de communication et un populisme de Stammtisch jusqu’ici mâchouillé plus à droite de l’échiquier politique.

La forme et le fond.

Sur le fond, il n’est pas besoin d’afficher son brevet d’économiste pour évaluer le niveau des finances communales. C’est un fait. Des mesures doivent être prises. Désagréables. A chaque fois, les décisions qui s’imposent ne soulèvent pas l’enthousiasme populaire. Normal. Décider de relever le coefficient fiscal est un acte politique courageux et on sait que la majorité du Conseil général, dans sa séance du 20 décembre 2017, a agi en pleine connaissance de cause et pour le bien de tous.

Cela étant dit, en revenant à la forme, au contenu de la page deux de l’A4 plié et encarté dans le Courrier du Val-de-Ruz de cette semaine, les arguments développés par les rédacteurs sont affligeants. Les arguments ? Pas seulement. Leurs auteurs aussi.

Car des arguments, on en a aussi et du même tonneau. On pourrait par exemple économiser en  diminuant à trois le nombre de nos conseillers communaux et de moitié celui des conseillers généraux. On pourrait décréter un couvre-feu, renoncer à l’éclairage public, demander aux citoyens de déposer eux-mêmes leurs ordures à Cottendard. Avec de l’imagination …..

De l’imagination, tiens, voilà le mot. C’est de cela qu’il a manqué chez les auteurs de ce paragraphe. Et d’un peu de sens politique, de flair relationnel.

En tournant par exemple le discours dans un sens positif, en dressant la liste des postes pouvant générer des recettes supplémentaires. Le verre  à moitié plein. L’imagination ici encore pourrait être sollicitée pour trouver les éléments positifs, en revitalisant par exemple des sites touristiques à l’abandon, en créant des événements socio-économiques générateurs de revenus, en développant des activités novatrices, motivantes. Voir loin et commander court. Tracer une feuille de route, dessiner une vision et cesser de pleurer au quotidien.

Autre chose encore quant à la forme. Si demain sera aussi noir que veulent bien nous le peindre les rédacteurs attelés à ce feuillet, on aurait pu le formuler là-aussi en termes positifs, comme le suggérait Cyrano au pauvre vicomte de Valvert, en variant le ton par exemple. « Oui, notre Commune traverse une épreuve difficile et se refuse à toutes mesures pouvant nuire à la qualité de notre enseignement, de la vie associative, de nos transports, de notre vie quotidienne. Aussi, pour éviter cette impasse, elle vous recommande de la suivre dans son choix de revoir son coefficient fiscal. ».

Une question de formulation. L’écriture publique est un métier. Les journalistes de l’ATS vous le confirmeront.

 

Type d'article: 
Culture - Politique - Loisirs (société)